Quand on est une mordue de cheval, s’arrêter, même temporairement, relève du défi. Alors quand on tombe enceinte, on redoute ce moment…
Voici l’histoire de ma grossesse et comment j’ai combiné ça avec l’équitation.
L’équitation tout au long de la grossesse
–> Les 3 premiers mois : faut qu’il s’accroche !
Je suis tombée enceinte en juin 2023. Je l’ai appris début juillet, la veille de mon stage de mountain trail d’ailleurs. Mon « truc » n’avait que 2 semaines, je savais très bien que rien n’était fait et que ça pouvait ne pas tenir.
Un embryon (moins de 10 semaines de grossesse) est très fragile et ça peut capoter si on ne fait pas attention. Ça ne veut pas dire pour autant qu’il ne pas monter à cheval ! J’ai continué à monter à la même fréquence, soit environ 4-5 fois par semaines. Il y a une seule chose que j’ai modifié : j’ai arrêté de faire du trot assis, pour éviter les grosses secousses qui pourrait tout faire foirer. A côté de ça, la fatigue du début de grossesse et les nausées ne m’ont pas gênée pour monter. La vie suit son court comme si de rien n’était !
En résumé pour les 3 premiers mois : aucun changement si ce n’est l’arrêt du trot assis.
–> 2ème trimestre : on se régale !
C’est bien connu des femmes enceintes, le 2ème trimestre est celui où on se sent bien ! Adieu les nausées, le morbac est bien accroché dans le bidou et on a des hormones de joie dans tout le corps. L’essentiel à cette étape, c’est de surtout pas se croûter de cheval, car ça, ce serait très très mauvais.
Pour ma part, j’ai pas vraiment senti de différence, je me sentais « normale », sans même la sensation d’être enceinte. Ma Sage-Femme me valide la pratique de ce sport. J’ai donc continué mes séances d’équitation avec mon beau Tabasco ; pour tout vous dire, à 5 mois passés de grossesse, je prenais encore des cours d’obstacle sans me sentir ni fatiguée ni gênée. On fait donc se qu’on se sent capable de faire : l’obstacle avec Tabs c’est de la rigolade, mais si on le sent pas, on reste plus sagement en promenade !
En résumé pour les 3 mois de mi-grossesse : si on se sent bien, que notre Sage-Femme nous donne le feu vert et qu’on a pleinement confiance en son cheval, quartier libre ! Sinon, on fait attention et on pratique des disciplines plus sûres.
–> Le 3ème trimestre : dernière ligne droit et gros bidou
J’ai eu vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de chance sur ma grossesse. Arrivée aux portes du dernier trimestre, donc à 6 mois, j’avais le corps de quelqu’un qui aurait mangé trop de pâtes la veille. Petit bidou, toujours aucun symptôme de grossesse. Une chance de fou qui m’aurait permis de monter à cheval pratiquement jusqu’à la fin. Si votre ventre est plus important, il vous gênera probablement pour monter, soyez donc prudente. Malheureusement, mon cheval s’est trouvé boiteux sur cette période, ce qui m’a mis pied à terre le temps de son rétablissement.
J’ai monté mon cheval pour la dernière fois au milieu de mon 7ème mois de grossesse.
En résumé pour les 3 derniers mois : pour une grossesse plus classique que la mienne, avec un ventre qui prend de la place et un centre de gravité modifié, je ne pourrais pas dire si c’est raisonnable ou non de monter sur cette période, seule votre sage-femme saura vous le dire.
Que faire si on ne monte pas ?
Arrêter temporairement l’équitation ne veut pas dire arrêter le cheval ! Voici quelques idées pour continuer de kiffer le foin et la poussière le temps d’éjecter votre bébé de votre utérus :
- Séance de longe, avec ou sans obstacle, en liberté dans un rond de longe ou avec une longe dans une carrière : il est toujours bon de voir évoluer sa monture avec ses propres yeux. De plus, il existe de nombreux exercices pour muscler votre loulou sans grimper dessus.
- Partir en promenade en main : on en a fait des kilomètres dans la forêt avec mon Tabasco ! Tel un maître et son chien en laisse, on pouvait appercevoir tous les jours une baleine promenant son cheval en longe… Faire de l’exercice c’est bon aussi pour les femmes enceintes, ça nous a fait du bien à tous les deux.
- Pansage amélioré : un gros coup de brosse jusqu’au dernier grain de poussière, option démêlage de la queue et coupe des poils des oreilles.
- Nettoyage du matos avec poney qui broute à côté : pour une fois, c’est lui qui vous regarde travailler !
- Séance d’éthologie : à pied on peut faire énormément ! C’est le moment d’en profiter !
En conclusion
J’avoue avoir eu une chance abusée sur le déroulement de ma grossesse, qui m’a permis de mener ma vie comme si de rien n’était quasiment jusqu’à la fin. Moralement, pouvoir continuer mes activités quotidiennes, c’est un énorme plus. M’occuper de mon cheval tous les jours a été indispensable à mon bien-être, car être en cloque apporte son lot de (mauvaises) surprises, socialement parlant. A vous de vous écouter, savoir comprendre ce que votre corps vous dit, afin de mener à bien votre projet bébé tout en conciliant votre vie équestre à côté. Courage, tout ça, ça a une fin !
0 commentaire