Comme vous le savez déjà, lors de ma visite au jumping de Bordeaux en février dernier, j’ai eu l’occasion de découvrir le western avec une petite initiation. Et vraiment j’avais adoré. Alors quand on m’a proposé d’approfondir la découverte sur toute une journée, je n’ai pas hésité un seul instant ! C’est parti pour une journée en compagnie de Three Hearts, MllePoney et Mon Cheval Safir.
Le Village Western : camping 4* et ranch d’équitation
Situé à Hourtin proche de Lacanau, le village Western est dirigé par Arnaud Péroux, un véritable passionné de western (que j’avais déjà rencontré en 2017 au jumping sur le stand de Horseee). Ici, on est tout de suite plongé dans un cadre magnifique, 100 % western sans non plus tomber dans le cliché : des barns américains, des bâtisses typées saloon, un moulin à vent old west farm, etc etc…
Comme dans un film, mais en vrai. Merci Arnaud de nous avoir fait découvrir ton univers.
Le western, c’est quoi en fait ?
Quand on dit western, on pense aux clichés rodéos, éperons qui font « gling gling », chapeaux de cowboy et musique country. Alors oui, y’a un peu de ça, mais c’est tellement plus riche que ce qu’on peut voir dans les films !
A la base, cette équitation vient des ranchs Américains et de l’élevage de bétails. En effet, pour gérer ces animaux, il était nécessaire d’avoir des chevaux réactifs, à l’écoute du cavalier et rapides. De là est né les différentes disciplines qu’on retrouve aujourd’hui : le trail, le reining, le barrel, le horsemanship, le cutting, etc etc…
Le reining
Je vais plus vous parler du reining, car c’est ce que nous avons pu tester au village. C’est une discipline qu’on peut voir à la télé lors des Jeux Equestres Mondiaux. Vous savez, faire des grands cercles très très vite puis tout doucement, des changements de pieds de ouf, des demi-tours sur place (roll-back), des pirouettes ultra rapides qui donnent le tournis (spins), des arrêts glissés (sliding stop)… Tout ça dans le calme, avec une seule main et le poids du corps. Voilà voilà, ça déconne pas quoi.
Rencontre avec Fabien Boiron
Je parle de reining parce que nous avons eu l’immense honneur d’être accompagnées par Fabien Boiron, qui se trouve dans le top 15 Europe de reining ! Il entraîne des chevaux de reining depuis maintenant 15 ans, mais monte à cheval depuis l’âge de 5 ans. Il s’est réellement plongé dans le western vers l’âge de 14 ans et n’a plus eu que ça en tête par la suite. Il monte pas moins de 10 chevaux par jour et les nourrit d’amour. Un homme passionné, qui nous a transmit beaucoup de choses en l’espace d’une journée.
L’équitation western, plus un état d’esprit qu’une discipline
Finalement, la monte western est plus un état d’esprit qu’autre chose. On monte rênes longues, jambes desserrées, poids du corps stable. Quand on demande une action au cheval (par ex partir au galop), on le laisse tranquille tout de suite après s’il répond à la demande, et ce, jusqu’à la prochaine information. Les chevaux sont tellement bien dressés qu’ils lisent en nous : si on a la conviction d’aller à tel endroit à telle allure, alors le cheval fera exactement ce à quoi on pense.
On entend parfois dire que c’est une monte violente. Non. Elle est corrective uniquement quand le cheval n’obéit pas. Je dirais qu’elle est « sévère mais juste« , car la réprimande est courte et est suivie d’un confort « récompense ».
Des chevaux dressés, dressés et dressés
Ils sont de race Quarter-Horse, Appaloosa ou encore Paint, avec un très bon mental. Ils sont relativement petits et bien musclés, et portent des noms à rallonge. Ils vivent dans un barn américain, qui est une écurie spacieuse et pensée pour le confort des chevaux.
J’ai eu l’occasion de monter Chic et Star Pine (celui que j’avais monté à Bordeaux), d’excellents chevaux qui m’ont donné de très bonnes sensations (même si Star Pine était moins coopératif qu’au Jumping !!!). A peine vous resserrez les doigts sur les rênes – toujours longues – que votre monture stoppe ! C’était un peu magique comme expérience… Pour décrire ça en quelques mots :
Justesse – Intelligence – Dosage – Compréhension
Le matériel, symbole puissant !
La selle
Élément central de ce sport, cette selle toute décorée joue un rôle important. Son assise large permet au cavalier d’être bien assis et agit comme une coque de bateau (toujours garder l’équilibre) et donc permet un « repositionnement intuitif« . L’étrivière reste souple malgré sa grande largeur et protège aussi bien le cheval que la jambe du cavalier, on conserve une bonne action de jambe. On n’oublie pas bien entendu la « corne » devant la selle, qui servait à se tenir dans des virages très étroit ou pour porter le lasso, mais aujourd’hui, elle ne sert plus vraiment. A savoir, la selle reste la même tout au long de la vie du cheval, c’est le tapis épais qui vient jouer le rôle d’adaptation.
La bride et les mors
Les brides sont vraiment belles, le cuir est travaillé et décoré comme le sont les selles. On trouve une boucle décorative pour une seule oreille, contrairement à nos frontaux classiques. Ceci vient du fait que les cavaliers utilisaient des ceintures pour faire leur bridon.
Le mors possède de longues branches à double brisure, qui permet de travailler à 2 mains comme à 1 main. Certains permettent une monte à 1 main uniquement. Au milieu du mors, on voit une forme qui remonte le long de la langue, on appelle ça un mors « correction ». Attention, si ces mors vous paraissent terriblement violents, n’oubliez pas qu’en équitation western, on utilise très peu les mains ! Du coup, l’action de levier reste très légère.
Les éperons
Vous marchez, ça fait gling gling, comme dans les films… Et bien c’est vrai ! Nous avons porté de vrais éperons à molette plus ou moins longue, appelée « niveau » selon la dureté et l’expérience du cheval. Il existe un cran pour tenir le jean, car oui, les cowboy montent en jean « patte def‘ ».
Pour conclure, est-ce que j’aimerai me mettre au western ?
On m’a posé la question. J’ai répondu : « Je ne veux pas me mettre à 100% au western mais par contre, j’aimerais retenir certains principes que j’ai appris grâce à cette discipline, et les appliquer à ma propre équitation. »
Ce qui est sûr, c’est qu’on apprend énormément en testant de nouvelles choses. L’équitation western mérite amplement d’être plus connue en France, car elle est complète, respectueuse, et beaucoup de cavaliers devraient s’inspirer des principes qui en découlent. C’était une journée extraordinaire et je n’ai qu’une envie : y retourner !
6 commentaires
Lili-ma-juju-34 - ID: 69
Lundi 29 avril 2019 à 21:25C'est un truc de fou le "spin" ! Quelle vitesse ! Trop cool ton article ça donne envie d'y allé
Soon-a-horse - ID: 67
Mardi 30 avril 2019 à 10:49Oui c'est impressionnant ! Vas-y fonce tu vas te régaler !
Magalie - ID: 68
Mardi 30 avril 2019 à 10:49Moi qui pratique le western,je suis ravie que tu aies pu le découvrir. Imagine maintenant combien c'est compliqué d'expliquer aux gens qui ne connaissent pas.. ça reste pas évident. On est souvent des incompris surtout quant à la relation avec le cheval qui n'a rien à voir avec le classique.
Soon-a-horse - ID: 66
Mardi 30 avril 2019 à 10:49Je trouve ça génial que tu pratique cette discipline ! Tu n'as pas essayé de leur montrer ? De leur apprendre des trucs ? Même de leur faire essayer ? Je pense que si je t'avais vu le faire, j'aurai bu tes paroles! Tu as des vidéos de toi ? 😀
Marina - ID: 65
Vendredi 3 mai 2019 à 08:25Oh génial ça a l'air trop bien ! j'ai trop envie d'essayer haha
Soon-a-horse - ID: 64
Vendredi 3 mai 2019 à 09:54Alors fonce !