Quand on baigne dans le monde du cheval, on commence à connaitre les différentes embouchures. Aujourd’hui, je vous parle du Hackamore, connu mais peu utilisé car totalement déconseillé aux débutants et aux intermédiaires.

Le Hackamore : un objet délicat à utiliser

Pour les novices : le hackamore est un type de bride qui, comme un mors classique, de contrôle le cheval. Mais la grosse différence, c’est qu’aucune partie ne rentre dans la bouche du cheval, ce qui lui permet alors de boire et manger sans être gêné. Le hackamore est réputé comme étant sévère, mais en réalité, il dépend de l’action de main du cavalier. Un hackamore bien utilisé est un excellent outil très agréable pour le cheval comme pour le cavalier. 

Comment agit-il ?

Il est composé d’une muserolle, qui agit sur le chanfrein et le menton par pression. 

Il existe plusieurs type de hackamores :

• le bosal, relativement simple, est utilisé avec des rênes en corde (les mécates). Il n’est pas très répandu en France.
• le hackamore mécanique, plus répandu et plus connu, possède 2 branches servant de levier. Plus les branches sont longues et la muserolle fine, plus l’action est sévère. En tirant sur les rênes fixées au bout des branches, l’effet de levier vient appuyer sur le chanfrein. 

Il est conseillé d’avoir une main très légère et d’être déjà expérimenté. En cas contraire, on peut causer des douleurs et des gonflements du nez et de la mâchoire, des dommages aux cartilages du chanfrein, voir même dans certains cas de mouvements brusques, briser les os protégeant les voix nasales. A ne pas laisser à n’importe qui donc !!!

Comment le régler ?

C’est compliqué. Mal ajusté, on peut gêner la respiration. Il doit être placé assez haut pour laisser les naseaux se gonfler. Chez la plupart des chevaux, on trouve une petite bosse sur le chanfrein (10 à 15 cm au dessus des naseaux), c’est souvent le bon endroit pour ajuster le hackamore. La gourmette doit être au contact lorsque les branches forment un angle de 45° avec les montants.

Comment l’utiliser ?

Les actions de rênes doivent être brèves, ponctuelles et douces. Le cavalier doit monter rênes longues tout au long d’une action (exemple au galop), ajuster pour demander un changement d’action (exemple passer au trot) et relâcher aussitôt. Le cheval apprend à tenir lui-même ses allures et à agir tout de suite quand on lui demande quelque chose (il anticipe dès qu’il sent que le hackamore bouge).  Par ailleurs, le hackamore mécanique doit s’utiliser en rêne d’appui pour que les branches ne gênent pas le cheval.

Quand l’utiliser ?

On retrouve fréquemment le hackamore dans l’équitation western : en effet, ce type d’équitation est plus basée sur le poids du corps que dans les actions de bouches. Du coup, les rênes longues sont de mises et le hackamore trouve son sens. 

 Il est aussi populaire en randonnée ou en endurance, pour les mêmes raisons : souvent en rênes longues et possibilité de brouter.

Il intervient aussi dans les cas où le cheval a des problèmes de dents ou une blessure à l’intérieur de la bouche.

Attention, on n’utilise JAMAIS un hackamore pour « remettre un cheval à sa place » quand les autres embouchures ne marchent pas.

J’ai testé pour vous le hackamore (by So Cheval)

Tabasco a déjà été monté en hackamore, mais ce dernier a explosé en pleine séance, laissant mon cheval – avançant alors au galop – sans rien sur la tête, qui en a alors profité pour partir plein cul… Bref. 

Pour remplacer mon vieux hack tout cassé, je me suis tournée vers ma boutique équestre préférée, So Cheval. Et elle s’est trouvée être détentrice des branches dont je rêvais secrètement depuis belle lurette. Il s’agit des branches en alu laqué hyper hyper légères « FEELING« . Leur truc en plus, c’est qu’elles existent en plusieurs couleurs, dont ma chouchoute en équitation : le rouge. Elles coutent 25 € et les valent larrrrgement ! Pour les relier, j’ai opté pour une muserolle en cuir noire, bien matelassée, de marque Eric Thomas. Elle coute 22 €.

Le montage se fait facilement, pour peu qu’on ne se trompe pas (ce que j’ai fait 2 fois de suite – oui oui je suis blonde). La légèreté de la bride est impressionnante. Je me régale de la couleur. Une fois sur la tête de mon chevache, le test prend place !

En dressage : j’ai choisi d’essayer sur une séance orientée western. J’ai travaillé les transitions, principalement les arrêts, à l’aide du poids du corps et d’indications très brèves. Tabasco semblait étonné que je galope rênes longues et ne cessait de trébucher. Par contre, quand je lui demandais un arrêt, il était très réactif, sans que j’ai a tirer les rênes ! En quelques séances, il s’est adapté à cette monte « libre ». C’est tout de même très différent de notre bride habituelle (le side-pull) car je ne peux pas tirer et les infos transmises sont plus discontinues. J’aime bien utiliser le hack quand j’apprends à Tabs à se tenir sur son arrière-main tout seul…

A l’obstacle : pour vous prouver que c’est compatible avec l’obstacle, j’ai enchainé tout un parcours. Un contrôle total de mes actions de main a été nécessaire. Tabasco a tout sauté, les oreilles bien en avant, sans jamais tirer sur les rênes. Nous étions parfaitement équilibrés et me savoir avec cette embouchure m’a forcée à accompagner encore plus ma monture. Cette séance a été un parfait régal !

Pour conclure, je dirais que ce hackamore est 1000 fois mieux que mon ancien du fait de sa légèreté impressionnante et sa possibilité d’être démonté. Par contre attention, les branches sont très fragiles : un petit coup et j’ai déjà un pèt’ dessus. Prenez-en soin :). Moi, je suis conquise et je ne voudrais pas un autre !

* Et vous, avez-vous déjà testé le hackamore ? *